3e édition des Rencontres de la CAVP
Le 24 mars 2022 s’est tenue à Paris, au Centre de conférences Édouard VII, la 3e édition des Rencontres de la CAVP : « Retraites : ouvrons la voie de la capitalisation collective pour un financement durable et un soutien actif à l’économie nationale ».
Nourrir le débat
L'objectif de ces Rencontres ? Nourrir le débat sur la question des retraites dans un
contexte d’élection présidentielle en permettant à la CAVP de prendre la
parole pour promouvoir le modèle de retraite des pharmaciens libéraux
et, à travers celui-ci, les atouts de la capitalisation collective :
- solvabiliser les retraites sur le long terme et sécuriser le niveau des pensions,
- soutenir l’économie nationale,
- financer l’innovation et les transitions.

Légende (de gauche à droite sur la photographie) : Philippe Desfossés, ancien Directeur de l’ERAFP, Thibaut Bechetoille, Président de CroissancePlus, Nicolas Marques, Directeur général de l’Institut économique Molinari, et Philippe Berthelot, Président de la CAVP.
Retrouvez ci-dessous les interventions des experts qui ont animé cette conférence.
Valérie Plagnol, Présidente du Cercle des Épargnants, a présenté les
principaux enseignements de l’édition 2022 du baromètre Ipsos-Le Cercle
des Épargnants portant sur la perception qu’ont les Français de la
retraite, de leur retraite et de notre système de retraite.
Selon ce
baromètre, pour assurer la viabilité du système de retraite, les deux
options qui suscitent le plus d’adhésion sont le renforcement de la
retraite par capitalisation et l’augmentation des cotisations.
Ainsi, à la question : « Quelles sont les actions à mettre en place pour assurer la viabilité du système de retraite en France ? », les personnes interrogées se prononcent :
- à 57 % pour le développement des fonds de pension,
- à 48 % pour l’augmentation des cotisations tout au long de la vie.
Nicolas Marques, Directeur général de l’Institut économique Molinari a
développé une première approche de la capitalisation collective au
service du pouvoir d’achat des actifs et des retraités, de la
compétitivité et des finances publiques.
Pour l’Institut économique Molinari :
« Il faut plus de capitalisation collective en France […] parce que la
retraite, c’est le capital de ceux qui n’en ont pas, et le capital,
c’est fondamental pour une économie prospère. Si vous n’avez pas de
capital, vous n’avez pas d’emploi et donc vous n’avez pas de retraites
viables, en répartition comme en capitalisation ».
Trois axes de réflexion ont structuré l’intervention de Nicolas Marques :
- ce que nous avons vu ou ce que nous aurions dû comprendre depuis la fin du baby boom,
- pourquoi la CAVP est une réussite et pourquoi cette réussite doit-elle faire écho dans la société française,
- ce qu’il faudrait faire au niveau national globalement pour traiter le sujet.
Thibaut Bechetoille, Président de CroissancePlus, a abordé la
capitalisation collective sous l’angle de l’enjeu stratégique qu’elle
représente pour les entreprises françaises et européennes sur les plans
de la compétitivité, de l’innovation et de la souveraineté.
Pour CroissancePlus : «
Quand les retraites pèsent 15 % du PIB en France, c’est un poids
terrible qui pèse sur les entreprises et si nous parvenons à mettre en
place le système vertueux qui a été mis en place par la CAVP, nous
pourrons créer les champions de demain ».
Philippe Desfossés, ancien Directeur de l’ERAFP a développé l’importance
de la capitalisation collective au profit de l’investissement
responsable en trois points :
- un constat sur les besoins en
financement de la transition vers une économie plus soutenable et
décarbonée et l’importance de la capitalisation collective pour relever
les défis de demain,
- les raisons pour lesquelles il est important de compléter la répartition par de la capitalisation,
-
comment les régimes de capitalisation peuvent accompagner les
transitions en contribuant à rendre plus présent dans le débat public
l'intérêt d'investir dans les actifs et projets indispensables pour
atteindre les objectifs de l'accord de Paris (maintien de la hausse
moyenne de la température à la surface du globe en dessous de 1,5°) ?
Pour Philippe Desfossés, il faut développer la capitalisation collective car :
« Dans la répartition vous avez par définition une redistribution
instantanée. Les fonds de pension, ce sont des régimes préfinancés ; le
choix des investissements est très important. Cette question du choix de
ce que l’on finance pour parvenir à une transition qui ne nous mène pas
dans le mur est nécessairement intégrée dans un régime qui investit
dans l’économie. Le devoir fiduciaire de ceux qui gèrent un fonds de
pension comme l'article 173 de la loi de transition énergétique pour la
croissance verte conduit de fait à organiser ce débat en leur sein et
pour commencer au niveau de leurs organes de gouvernance. Si l’on est en
tout répartition, il faudrait trouver un autre forum où cela se
discute. Et pour l'instant cela ne se discute pas vraiment ».
Philippe Berthelot, Président de la CAVP a conclu cette conférence : «
Les pharmaciens libéraux sont les ambassadeurs d’un modèle qui fait la
preuve de sa réussite depuis près de 60 ans, un modèle dont
l’architecture est singulière en France, mais très largement répandue en
Europe, et notamment dans les pays de l’Europe du Nord socialement
avancés, dans lesquels les régimes complémentaires sont des régimes
professionnels gérés par capitalisation. La capitalisation collective
offre de nombreux atouts sur le plan du financement de la retraite mais
aussi sur le plan du financement de l’économie nationale ; elle est une
source d’équité dans la mesure où étant financée, elle évite de
transférer une dette aux générations futures. N’est-il pas temps
d’ouvrir la voie de la capitalisation collective ? Aux décideurs
politiques la responsabilité de créer les conditions d’une
capitalisation collective pour tous en complément d’une répartition et
aux partenaires sociaux et aux corps intermédiaires la légitimité de
l’organiser ? La question est posée ».
Le mot de conclusion de Philippe Berthelot, Président de la CAVP.
Pour aller plus loin
- Consultez la contribution des pharmaciens libéraux « Quelle retraite demain ? Conjuguer répartition et capitalisation collective, une solution qui fait ses preuves depuis 60 ans » en cliquant ici.