17 octobre 2024 : la quatrième édition des Rencontres de la CAVP
Le 17 octobre 2024 s’est tenue à Paris, au Centre de conférences Édouard VII, la 4e édition des Rencontres de la CAVP : « Capitalisation collective, financer durablement les retraites et construire l’avenir : un projet de société ».
Recul de l’âge légal de départ à la retraite, allongement de la durée de cotisation, hausse des cotisations, baisse du niveau des pensions, et s’il existait d’autres leviers pour assurer durablement le financement de nos retraites ?
En introduisant, par exemple, comme l’ont fait de nombreux pays, une part de capitalisation collective qui permettrait d’épauler notre système par répartition fragilisé par une démographie en berne ?
Les enjeux de la capitalisation collective dépassent la seule question des retraites : financement de l’économie, de l’innovation et des transitions, souveraineté… La généralisation de la capitalisation collective ne s’impose-t-elle pas, dès lors, comme un véritable projet de société ?
C’est pour en débattre que la CAVP a choisi d’y consacrer le thème de la quatrième édition de ses Rencontres.
Légende (de gauche à droite sur la scène) : Nicolas Marques, Directeur général de l’Institut économique Molinari, Maud Vannier-Moreau, Directrice générale de Galea, société de conseil en actuariat, gestion des risques, protection sociale et investissement, Paul-André Rosental, Professeur des Universités à Sciences Po, Stéphanie Payet, analyste des retraites privées à la Division des Marchés des capitaux et des Institutions financières de l’OCDE, et Philippe Berthelot, Président de la CAVP.
Retrouvez ci-dessous les interventions des experts qui ont animé cette conférence.
Stéphanie Payet, analyste des retraites privées à la Division des
Marchés des capitaux et des Institutions financières de l’OCDE, a
développé un point de vue international sur les retraites par
capitalisation à travers deux axes :
- la situation démographique qui a poussé certains pays à introduire ou à développer davantage la capitalisation,
- l’importance de la capitalisation dans les pays de l’OCDE et au-delà et la façon dont elle s’organise dans les différents pays : qui y accède, quels sont les taux de cotisation, quelles prestations peut-on en attendre et comment les risques sont-ils répartis.
« Les systèmes de retraite du monde entier sont soumis à une pression sans précédent sur les plans démographique, économique et financier, précise Stéphanie Payet. Pour contribuer à diversifier les sources de revenu à la retraite et soulager les systèmes par répartition, un certain nombre de pays ont fait le choix soit d’introduire de la capitalisation soit de renforcer la capitalisation. Aujourd’hui, il n’existe pas un mais plusieurs modèles qui ont chacun des effets sur les personnes qui y ont accès, le niveau des cotisations et des prestations, et la répartition des risques. »
Pour visionner l'intervention de Stéphanie Payet, analyste des retraites privées à la Division des Marchés des capitaux et des Institutions financières de l’OCDE, cliquez ici.
Paul-André Rosental, Professeur des Universités à Sciences Po, établit un parallèle entre la question de la transition environnementale qui se pose à nous, en donnant le sentiment d’une crise à la fois vitale et inédite, et la « question sociale » telle qu'elle était formulée autour de 1900. Elle aussi, en effet, était une question d'ampleur mondiale, dont on considérait qu’elle faisait planer une menace sur la survie même de l’organisation politique des sociétés, et qu'elle imposait d’inventer de nouveaux modèles de vie collective et de nouveaux comportements.
Dans quelle mesure les réponses apportées à l'époque sont-elles transposables aujourd'hui ? Pourquoi et selon quelles modalités donnèrent-elles une grande place à la constitution d'un capital collectif, dont la capitalisation ?
Pour visionner l'intervention de Paul-André Rosental Professeur des Universités à Sciences Po, cliquez ici.
Maud Vannier-Moreau, Directrice générale de Galea, société de conseil en actuariat, gestion des risques, protection sociale et investissement, a montré comment la capitalisation collective pouvait servir la cause de notre société et de notre planète.
Face aux préoccupations des Français (préservation du pouvoir
d’achat, protection de l’environnement, protection sociale tout au long
de la vie), la capitalisation collective peut apporter des solutions
dans la mesure où elle rend plus solide et fiable le système de
retraite, permet de maintenir le pouvoir d’achat des actifs et des
retraités et contribue à la décarbonation de l’économie. Deux
principales raisons : un horizon de placement très long et un caractère
obligatoire qui amplifie la capacité d’investissement avec des frais de
gestion très faibles.
« Les lois se multiplient pour inciter au changement lié au
financement de la transition, mais aussi au financement de la retraite ;
les métiers évoluent en intégrant la notion de risque et nous devons
gérer le risque retraite en y intégrant les défis auxquels notre société
est confrontée », souligne Maud Vannier-Moreau.
Pour visionner l'intervention de Maud Vannier-Moreau, Directrice générale de Galea, cliquez ici.
Nicolas Marques, Directeur général de l’Institut économique Molinari, a présenté, en avant-première, les premiers résultats d’une étude qu’il a menée sur le régime complémentaire obligatoire des pharmaciens libéraux qui associe répartition et capitalisation.
« La retraite est un sujet récurrent dans la société française, et la question de la diversification du financement est clé, explique Nicolas Marques. Il
y a quelques exemples d’institutions qui ont traité le sujet et la
CAVP, à cet égard, est un exemple parlant. Le modèle de retraite des
pharmaciens est rare et unique en France alors qu’il répond aux
recommandations standard des économistes. Mais la vraie richesse de la
CAVP, c’est sa capacité à penser le temps long et sa gouvernance
responsable qui sont la base d’un bon système de retraite. »
Pour visionner l'intervention de Nicolas Marques, Directeur général de l’Institut économique Molinari, cliquez ici.
Philippe Berthelot, Président de la CAVP a conclu cette conférence : «
À ceux qui pensent que la capitalisation collective arrive trop tard
dans un pays mature comme la France dont le système de retraite est
exclusivement fondé sur la répartition, je dirais que les pharmaciens,
dès 1962, ont prouvé qu’il était possible d’ajouter une part de
capitalisation à leur régime complémentaire de répartition. Depuis cette
époque, nous avons pu constater que la rentabilité était au
rendez-vous, que notre régime de capitalisation était un rempart contre
la baisse des taux de remplacement, qui est annoncée dans les années à
venir, s’agissant des régimes de répartition. […] . En conclusion de ces
Rencontres, je vous propose quelques remarques qui pourraient nourrir
un projet de société. La première observation est une nécessité d'équité
entre les catégories sociales. Le deuxième point est l'acceptabilité
sociale. En troisième lieu, il me paraît essentiel de souligner qu’un
régime de retraite juste et pérenne doit garantir une équité
intergénérationnelle. Le quatrième point est le nécessaire
accompagnement par les organisations syndicales, les forces politiques
et l'État afin de concourir au développement d’une capitalisation
obligatoire pour tous en complément de la répartition. »
Pour visionner la conclusion de Philippe Berthelot, Président de la CAVP, cliquez ici.